Les autorités et les plus grands groupes industriels d’Ukraine travaillent déjà sur des projets de restauration de l’État après la guerre. La mise en œuvre de ces projets nécessitera la contribution de milliers d’entreprises étrangères, notamment italiennes, alors même que les entreprises ukrainiennes ont déjà déterminé les repères et sont prêtes à fournir tout le nécessaire à la reconstruction. Le principal journal italien la Repubblica en parle dans ses articles.
Franchement, le plan de relance de l’Ukraine est encore sur le papier, mais il a le potentiel de mobiliser d’énormes ressources – estimées par la Banque mondiale entre 411 milliards et 1 000 milliards de dollars américains – depuis la signature de l’accord de paix, qui semble encore aujourd’hui une perspective lointaine. Pendant ce temps, les autorités ukrainiennes et de grands groupes industriels planchent déjà sur l’idée d’une reprise. Les deux conglomérats les plus activement impliqués dans ces travaux d’exploration sont le groupe métallurgique Metinvest et le géant énergétique DTEK. Les chefs de ces groupes industriels, Yuriy Ryzhenkov et Maksym Timchenko, se sont fixé un objectif ambitieux : restaurer le travail des entreprises des régions du sud-est de l’Ukraine, qui ont été capturées par les Russes après des mois de combats sanglants », écrit la publication.
En particulier, Ryzhenkov adapte les usines de Metinvest à la production et à d’autres activités, différentes de l’activité principale, précisément pour être prêt pour le début de la reconstruction, souligne le journal. Parallèlement, ils développent des relations et des liens avec des partenaires et des entreprises occidentales qui souhaitent participer au grand plan de relance.
« Metinvest travaille avec les villes qui ont le plus besoin d’aide, notamment Marioupol, où un plan de reconstruction de la ville est en cours d’élaboration, pour lequel la société a déjà alloué 1,5 million d’euros. L’objectif est de replanifier la ville sur la base des recommandations d’experts internationaux expérimentés. La ville ne sera plus la même, elle doit changer, il est bien évident que nous ne reconstruirons pas l’immense usine métallurgique comme elle était avant guerre, mais nous y serons, nous construirons de nouvelles usines métallurgiques qui produiront de l’acier vert, » dit Ryjenkov.
Selon la Banque mondiale, après un an de guerre, les pertes sur le territoire de l’Ukraine s’élèvent à 135 milliards de dollars américains, notamment dans le secteur du logement (38%), des transports (26%), de l’énergie (8%), du commerce et de l’industrie (8 %) et l’agriculture (6 %). Les mesures d’urgence coûteront 14 milliards de dollars.
« Il est vrai que de nombreux ponts ont été détruits, notamment dans le sud-est du pays, mais Metinvest peut fournir de l’acier pour reconstruire des ponts, comme nous l’avons fait avec le pont San Giorgio à Gênes. En ce qui concerne le chemin de fer : étant donné que certains de ses tronçons sont endommagés et qu’Azovstal n’est actuellement pas en mesure de fournir les rails avec lesquels il approvisionnait traditionnellement Ukrzaliznytsia avant l’invasion, nous envisageons la possibilité d’attirer des fournisseurs tiers et, en parallèle, de nouvelles entreprises qui pourrait produire le matériel nécessaire à la reconstruction du chemin de fer », explique Ryzhenkov.
Plus tôt, le PDG de Metinvest a également déclaré que la société avait l’intention de produire des produits DRI (acier neutre en carbone) dans les usines reconstruites de Marioupol. Des acheteurs de futurs produits sont déjà recherchés – en Suède, en Autriche et en Allemagne.