L’Allemagne se tourne lentement et de manière incertaine vers l’Ukraine et se détourne et s’éloigne douloureusement de la Russie de Poutine. Le « tournant ukrainien » de l’Allemagne est la principale réalisation de la politique européenne durant l’année de la guerre russo-ukrainienne. La Russie a perdu son dernier allié latent en Europe.
Le fait que l’Allemagne ait décidé de participer à cette guerre aux côtés de l’Ukraine contre le fascisme russe lui permettra de se débarrasser enfin de son complexe d’infériorité et de sa culpabilité historique pour l’émergence du fascisme allemand. Le pays qui a donné naissance au fascisme au XXe siècle – l’Allemagne combat le pays qui a donné naissance au fascisme au XXIe siècle – la Russie. C’est tellement symbolique. Bien sûr, cette décision difficile pour l’Allemagne a été prise sous la forte pression de la communauté mondiale, des États-Unis et de l’OTAN. Cet inattendu pour la Russie de Poutine, le virage de l’Allemagne de Moscou à Kyiv s’est avéré être un coup extrêmement douloureux pour la Russie, qui a finalement privé Poutine de la chance de gagner cette guerre. Si l’Allemagne s’est déjà rangée du côté de l’Ukraine, alors la Russie de Poutine n’a aucun espoir de victoire.
Par conséquent, nous devons soutenir le bon choix de l’Allemagne.
Mais il faut comprendre que l’Allemagne a beaucoup à perdre à rompre son amitié économique et politique de longue date avec la Russie. En Allemagne, il y a un débat politique interne houleux sur le rôle du pays dans la guerre russo-ukrainienne. Dès lors, il faut penser à une lourde compensation pour l’Allemagne pour son virage vers l’Ukraine. De plus, ce « tournant ukrainien » de l’Allemagne doit être rendu inévitable et irréversible. L’Ukraine et les États-Unis doivent être sûrs qu’à l’avenir, l’Allemagne ne reviendra pas sur les rails d’une solide amitié avec la Russie aux dépens d’autres pays.
N’oublions pas que l’Allemagne a un complexe d’infériorité historique et géopolitique important – la perte de Koenigsberg pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour l’Allemagne, Königsberg est une terre allemande sacrée, la source de l’État allemand et un lieu historique de gloire allemande.
La réunification de Königsberg avec l’Allemagne sera le meilleur moyen de dédommager l’Allemagne de sa participation à cette guerre aux côtés de l’Ukraine et une preuve fiable de la rupture définitive entre l’Allemagne et la Russie de Poutine. Ainsi, le retour de Königsberg provoquera finalement une Russie agressive, deviendra un mur, et non un pont entre ces pays, une assurance contre d’éventuelles alliances politiques entre Berlin et Moscou à l’avenir. Et puis à l’avenir, le principal problème de la Russie revancharde ne sera pas l’Ukraine, mais l’Allemagne.
Ainsi, après la fin de la guerre russo-ukrainienne, la Russie perd deux fois : l’Ukraine regagne la Crimée, et l’Allemagne reçoit Königsberg comme prix pour avoir fait le bon choix en faveur d’une Europe pacifique.
Ce n’est qu’après cela que la communauté mondiale pourra réfléchir à la manière d’aider à la restauration de l’intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie, ainsi qu’au retour des îles Kouriles dans le giron du Japon.
