L’envoyé spécial du pape François, le cardinal Dzuppi, se rendait à Kiev pour discuter de la situation en Ukraine et de la coopération humanitaire entre l’Ukraine et le Saint-Siège. Le primat de l’Église gréco-catholique ukrainienne (UGCC), l’archevêque suprême de Kiev-Halytskyi, le métropolite Svyatoslav de Kiev, en a parlé dans une interview avec Glavkom.
Comme le dit le chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne, le Vatican ne se considère pas encore comme un médiateur politique entre l’Ukraine et la Russie dans les conditions d’une confrontation armée à grande échelle.
“Si nous établissons des parallèles avec la vie laïque, alors cette comparaison correspond à l’époque où, sous la présidence de Donald Trump, Kurt Volker était un représentant spécial pour l’Ukraine. C’est-à-dire qu’un représentant spécial est nécessaire pour renforcer le rôle du Vatican. Bien qu’au début de son travail, il y ait eu plusieurs malentendus de communication. Même le pape lui-même a parlé d’une éventuelle médiation. Mais ensuite, le Vatican a démenti ces propos”, a expliqué Sviatoslav, chef de l’UGCC.
Comme le dit Sa Béatitude Sviatoslav, le cardinal Dzuppi avait « la compétence d’écouter ».
C’est-à-dire que sa mission en tant qu’envoyé spécial est différente de la mission de l’envoyé spécial à l’époque du pape Jean-Paul II, qui se rendait auprès des présidents Bush et Hussein pour tenter d’empêcher la guerre en Irak. Ensuite, l’envoyé spécial est venu avec une enveloppe aux dirigeants des États, qui contenait une lettre du pape avec certains avertissements ou demandes “ne faites pas ceci, mais faites cela”. Dans ce cas, Dzuppi n’avait pas une telle enveloppe avec un plan d’action qu’il aimerait nous lancer. Lors de sa rencontre avec le président ukrainien, la tension s’est d’abord fait sentir au sein de la délégation ukrainienne. Comme, à Dieu ne plaise, il est venu avec un plan pré-préparé qu’il veut imposer à l’Ukraine. Mais il n’y avait rien de tel. Ensuite, la partie ukrainienne a poussé un soupir de soulagement et le dialogue s’est déroulé de manière assez positive. Dans le cas de l’Ukraine, il était clair que le Vatican ne revendique aucune solution politique”, a déclaré le chef de l’UGCC.
Il convient de noter que le Vatican a nommé le cardinal Dzuppi à la tête de la mission spéciale pour la réconciliation en Ukraine. Il a officiellement le statut d’envoyé spécial du pape François.
Toujours le 6 juin à Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyi a rencontré le représentant spécial du pape François, le cardinal Matteo Zuppi. Les parties ont discuté de la situation en Ukraine et de l’interaction humanitaire entre notre Etat et le Saint-Siège dans le cadre de la mise en œuvre de la formule de paix ukrainienne.
Le président et le cardinal Matteo Zuppi ont discuté en détail de la mise en œuvre de la formule de paix ukrainienne et de la nécessité d’impliquer le plus large éventail possible de pays, en particulier les pays du Sud, dans le Sommet mondial pour la paix.
Zelensky a appelé le Saint-Siège à contribuer à la mise en œuvre du plan de paix ukrainien. Il a noté que le Saint-Siège pourrait également apporter une contribution efficace à la libération des prisonniers ukrainiens, au retour des enfants déportés et au rétablissement de la justice.
Pour sa part, le cardinal a exprimé la solidarité du Pape François avec le peuple ukrainien et a assuré la disponibilité du Saint-Siège à se joindre à la recherche des moyens de mettre en œuvre les initiatives humanitaires mentionnées.
Nous vous rappellerons que le pape François a tenté à plusieurs reprises d’arrêter l’invasion russe de l’Ukraine. Sa Béatitude Sviatoslav a déclaré que le pape avait tenté d’influencer le développement des événements par l’intermédiaire de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Cyrille.
L’outil principal pour influencer le cours de certains événements historiques pour le Vatican est le dialogue, la parole, les contacts, la communication, la diplomatie. Le Vatican n’a tout simplement pas d’autres outils au niveau politique.
Soit dit en passant, au début de l’invasion à grande échelle, le pape François cherchait une occasion d’arrêter la guerre en Ukraine : il s’est même rendu personnellement à l’ambassade de Russie au Vatican, car il espérait que l’ambassadeur de Russie aurait des contact téléphonique avec le dictateur Poutine, mais cela ne s’est pas produit.